Ce matin, j’ai pris une claque.

Nous sommes là, toutes les trois, attablées autour du petit déj’ : ma fille de 7 ans, sa copine, et moi.

Je ne saurais même pas dire comment tout ça a commencé…

Ah si ! Ma fille me raconte qu’elle doit faire la sieste le week-end, quand elle est chez son père.

Moi, c’est tout un rituel de négociation, de stratégie, et souvent d’échec, quand j’essaie de lui en faire faire une ici.

 

Alors, je pose LA question :

“Pourquoi tu la fais chez papa, et pas à la maison ?”

Elle me répond avec l’évidence la plus désarmante :

“Parce que papa doit se reposer. Donc on se repose pendant ce temps.”

Je souris. Et je tente timidement :

“Maman aussi doit se reposer.”

Et là, sans prévenir :

“Ben non. Papa il travaille beaucoup plus que toi, donc faut faire la sieste.”

😟… CLAQUE. 😟

Je prends une inspiration, je m’accroche, et je demande :

“Pourquoi tu penses qu’il travaille plus ?”

“Il part tôt, et il a un magasin.”

“Maman aussi a son entreprise.”

“Oui mais papa il travaille beaucoup… Et tôt.”

J’essaie de rééquilibrer :

“Maman travaille autant que papa. Mais j’aménage mes horaires pour m’occuper de vous. Je travaille le matin, le midi, et le soir quand vous dormez.”

Et là, elle me regarde et lâche :

« Tu ne peux pas comprendre maman !!! »

…

Et comme si ce n’était pas suffisant, sa copine enchaîne :

“Moi aussi c’est papa qui travaille plus que maman.”

Je lui demande :

“Qu’est-ce qui te fait penser à ça ?”

“Il se déplace beaucoup, il rentre tard le soir.”

Évidemment, je sais que sa mère bosse tout autant. Mais dans leurs petits yeux d’enfants, le travail visible, c’est celui de papa.

 

😳 Pourquoi cette idée persiste ? 😳

Parce qu’un enfant ne parle pas de “charge mentale” ou de “gestion émotionnelle”. Il parle de ce qu’il voit. De ce qui a un rituel, un costume, un horaire fixe.

Le père part le matin. Il a un ordi, une voiture, une destination. Il rentre le soir, parfois fatigué. C’est clair, c’est codé, c’est reconnaissable.

La mère ? Elle fait tout.(bien entendu parfois les rôles sont inversés, mais cela reste de l’exceptionnel )
Elle gère la maison, les repas, les devoirs, les rendez-vous, les crises.
Elle travaille sur son ordi à la cuisine, elle répond à des mails pendant que les enfants prennent leur goûter. Elle bosse à 22h quand tout le monde dort.

Mais tout ça… c’est devenu “normal”.

Et donc, dans l’esprit d’un enfant :
👉 Ce n’est pas du “vrai” travail.
👉 C’est juste maman.

😥Le travail invisible est partout. Et pourtant, on le voit si peu.😥

En tant que femme, on se suradapte.
En tant que maman solo, on devient des funambules de l’organisation, des ninjas du quotidien, des caméléons émotionnels.

Et parce qu’on fait tout ça en douce, en souplesse, en coulisse…
Ça devient invisible.
Ça devient évident.

Mais ce n’est pas évident. C’est même un énorme challenge !

🧐 Et si on se mettait à parler, pour de vrai ? 🧐

Si on veut déconstruire ces croyances, on doit commencer chez nous.

Raconter à nos enfants ce qu’on fait.
Partager nos victoires, nos galères.
Expliquer que nous aussi, on travaille. Que notre job ne se résume pas à être “là”.

Les enfants sont des éponges. Mais ils ne peuvent pas deviner ce qu’on ne montre pas.

Alors oui, ça pique.
Mais c’est là qu’on grandit.
Et c’est là qu’on revalorise enfin le travail invisible, le travail du lien, le travail du soin.

 

Et vous ? Comment donnez vous à voir ce qui n’est pas visible pour éveiller les consciences ?

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Sandra Puaud

Le Murmure des Étincelantes

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